Diabète

Le diabète est un ensemble de désordres métaboliques caractérisé par une hyperglycémie chronique résultant du déficit absolu ou relatif en insuline et/ou d’une résistance tissulaire à l’insuline.

Le diabète a une valeur biologique. Est diabétique, tout sujet:
 – présentant une glycémie à jeûn (plus de 8h de jeûne) ≥ 1,26 g/L (≥ 7 mmol/L), renouvelée sur au moins deux prises de sang veineux,
– ayant à n’importe quel moment de la journée une glycémie ≥ 2 g/L (≥ 11 mmol/L).
Lorsque la glycémie est comprise entre 5,5 et 7 mmol, on parle d’hyperglycémie et de sujet à risques.
Cette hyperglycémie peut être liée à deux types de phénomènes:
  • Une carence en sécrétion d’insuline par les cellules β des îlots de Langerhans → diabète « insulinoprive », essentiellement de type 1.

NB : le déficit en sécrétion d’insuline est mesuré par le peptide C (paramètre biologique), s’il n’est pas présent dans le sang, il y a une carence en sécrétion d’insuline.

  • Une insulinorésistance, c’est-à-dire qu’il y a une sécrétion d’insuline mais avec  une incapacité fonctionnelle à remplir son rôle physiologique, c’est-à-dire l’utilisation cellulaire du glucose.

L’insulinorésistance est caractéristique du diabète de type 2.

Remarque : à long-terme, le diabète de type 2 est à l’origine d’une carence en sécrétion d’insuline.

 

 

I] Epidémiologie

Le diabète est une maladie en progression constante.

En France, on estime que plus de 2 millions de sujets sont diabétiques (soit 4 % de la population).

Le diabète de type 2 représente 92 % des diabétiques.

Le diabète a une variabilité des âges en fonction du type:

– le diabète de type 1 a une moyenne d’âge de 42 ans.

– le diabète de type 2 a une moyenne d’âge de 66 ans (25 % ont plus de 75 ans).

Le diabète a une très grande variabilité géographique : 

 

– à la Réunion, 8 % de la population est diabétique

– en métropole, au Nord Pas de Calais et en Seine Saint Denis 5 %,  seulement

 à Paris, 3 %.

 

La prévalence du diabète augmente à cause de :

– la progression de l’obésité et du surpoids (facteur essentiel d’insulino- résistance),

– l’augmentation de l’espérance de vie,

– le dépistage plus systématique du diabète avec un seuil diagnostic à 1,26 g/L (seuil international depuis 1997).

 

 

Le suivi d’un diabète se fait par :

– L’hémoglobine glycosylée (HbA1c) : plus un globule rouge est vieux, plus il accumule du glucose non-utilisé par les cellules.

Le taux d’HbA1c mesure l’évolution du diabète par la moyenne des glycémies des 2 derniers mois.

Le taux d’HbA1c est donc un index rétrospectif et cumulatif sur deux mois du niveau de glycémie.

Le taux d’HbA1c est normalement comprise entre 3,5 et 6 % (% Hb glycosylée / Hb totale).

– La glycosurie ne concerne que les glycémies > 1,8 g/L.

 

 

II] Physiopathologie

 

 

Il existe plusieurs types de diabète :

– le diabète de type 1

– le diabète de type 2

– le diabète gestationnel

– le diabète secondaire à une endocrinopathie (maladie de Cushing : hypersécrétion de stéroïdes)

– le diabète iatrogène secondaire à un traitement médicamenteux (corticothérapie longue durée)

 

 

III] Complications chroniques

Elles sont communes à tous les diabètes, sont les conséquences d’une hyperglycémie chronique et seront fonction de la durée de cette hyperglycémie.

Ces complications peuvent aussi bien survenir dans un diabète de type 1 que dans un diabète de type 2.

En revanche, elles sont tardives dans un diabète de type 1 (par exemple, 30 ans plus tard) alors qu’elles surviennent peu de temps après la découverte d’un diabète de type 2 (par exemple, 2 à 3 ans plus tard).

Le seul paramètre permettant de surveiller l’évolution du diabète est le dosage de l’hémoglobine glyquée.

Toute normalité de l’HbA1c est un bon facteur pronostic.

Toute HbA1c supérieure à la normale est un facteur pronostic évolutif vers les complications.

 

 

A- Complications vasculaires

 

On vérifiera tous les pouls du diabétique car les artérioscléroses mènent à une ischémie et donc à une abolition des pouls. De plus, les membres non vascularisés sont froids.

 

 

1) Macroangiopathies

 

Elles peuvent toucher:

– Les artères coronaires pouvant causer un infarctus du myocarde.

– Les artères des membres inférieurs entraînant une artérite.

Celle-ci se caractérise par une douleur épouvantable au mollet à la marche entraînant une claudication (= boiterie) obligeant l’arrêt.

L’artérite peut se transformer en gangrène si elle n’est pas soignée à temps et le seul traitement sera alors l’amputation. Le diabète est la 1ère cause d’es amputations non-accidentelles des extrémités des membres inférieurs.

Le signe clinique majeur sera l’abolition du pouls pied.

– Les artères cérébrales : le diabète favorise l’apparition des accidents vasculaires cérébraux secondaires à la thrombose d’une artère cérébrale menant à une ischémie d’un territoire cérébral puis à une anoxie si la thrombose se poursuit et enfin à une nécrose ou « ramollissement cérébral ».

Les AVC donneront des tableaux de paralysie, le plus souvent d’hémiplégie qui s’accompagne d’aphasie.

Les macroangiopathies concernent le diabète mais peuvent aussi concerner les hyperlipidémies.

Elles sont favorisées par l’âge du sujet (> 50 ans), la surcharge pondérale, la sédentarité et le tabagisme.
2) Microangiopathies

 

Les microangiopathies sont spécifiques des complications du diabète.

Elles témoignent d’un déséquilibre du diabète non ou mal traité.

Elles ont un risque exponentiel et peuvent se caractériser par :

 

– Une rétinopathie diabétique : c’est la 1ère complication du diabète, elle touche environ 35 % des diabétiques mal équilibrés. Elle se définit par une altération des artères rétiniennes se compliquant de thrombose artérielle.

On verra alors apparaître une souffrance ischémique de la rétine accompagnée d’œdème et d’hémorragie rétinienne.

Un examen de la rétine, le fond d’œil, permet grâce à un ophtalmoscope d’étudier la vascularisation de la rétine après une mise à la mydriase.

On pourra constater une cécité ou une cataracte précoce entraînant une baisse de la vision.

– Une atteinte rénale : elle est caractérisée par une sclérose puis une thrombose des artérioles glomérulaires, responsable d’une glomérulopathie.

On constatera alors une fuite protéique dans les urines sous forme de microalbuminurie ou macroalbuminurie.

La conséquence sera alors une altération de la fonction rénale avec une obligation d’épuration plasmatique extra-rénale (= dialyse) → la question sera alors de savoir si la personne en question pourra avoir ou non une transplantation rénale.

– Une neuropathie diabétique : elle est secondaire à l’altération des micro vaisseaux au niveau des nerfs périphériques.

Elle a pour conséquence une anesthésie de la plante des pieds qui entraîne un risque de blessure profonde : le mal perforant plantaire.

En outre, il y a une grande difficulté de cicatrisation à cause de la mauvaise vascularisation.

C’est donc une porte d’entrée aux infections.

Il faudra donc faire surveiller régulièrement les pieds du diabétique par un podologue.
B- Autres complications du diabète

  • Complications infectieuses : le diabète entraine une immunodépression et des infections à répétition.
  • Troubles psychologiques : essentiellement pour le diabète de type 1 nécessitant une insulinothérapie à vie.  A l’adolescence, il y a une grande difficulté à assumer une obligation de traitement à vie.