Corticoïdes

Les corticoïdes sont des médicaments qui reproduisent les effets des stéroïdes naturels (synthétisés au niveau des corticosurrénales) :

  • Electrolytiques : 

– Rétention hydrosodée : favorisent la réabsorption d’H2O, Na+ au niveau du néphron

– Fuite urinaire de K+, Ca2+ 

  • Métaboliques : 

Effet hyperglycémiant : participent à la régulation de la glycémie

Effet hyperlipidémiant 

– Favorisent la protéolyse : effet majeur sur l’amyotrophie

  • Nerveux : 

– Agissent au niveau du système nerveux central ou SNC, en ayant une action stimulante

NB : Les corticoïdes sont des psychostimulants et sont donc à l’origine d’insomnies, d’agitation, d’agressivité et de modifications du comportement.

 

  • Effets d’une corticothérapie au long-cours : HTA (ce qui favorise un risque et/ou peut être la cause d’une insuffisance cardiaque, d’où risque également d’avoir par la suite un oedème aigu du poumon ou OAP, avec syndrome de détresse respiratoire), des troubles occulaires, avec augmentation de la pression intra-occulaire, des complications cutannées (varicosités au visage, eczema, prurit…), des complications métaboliques liés au syndrome métabolique (diabète de type 2, dyslipidémie, obésité…), des complications hépatiques, une augmentation de la pillosité, une modification corporelle avec baisse de la masse maigre par protéolyse et de la masse grasse par lipolyse, une fatigue, asthénie, un amaigrissement plus ou moins important, une atteinte de l’état général, pouvant aller à une dénutrition. 
  • Il y a aussi des risques digestifs : dyspepsie, ulcère gastro-duodénal (UGD), …, prise de poids liée à la rétention hydrosodée, à l’hyperlipidémie, à la rétention des graisses, …et/ou à l’inverse, à une perte de poids importante, par effet de lipolyse.
  • De plus, les corticoïdes ont un rôle immunodépresseur pouvant réactiver des infections latentes (attention à la Tuberculose).
  • Les corticoïdes peuvent aussi engendrer la décompensation d’un terrain psychiatrique à type de névrose maniacodépressive :

syndrome dépressif : met la vie du sujet et de ses proches en danger (« suicide altruiste »)

syndrome maniaque : moment d’exaltation

 

  • Syndrome de Cushing ou hypercorticisme 

Il peut être :

– présent lors de tumeurs hypophysaires hypersécrétant de l’ACTH

– présent lors de tumeurs surrénaliennes hypersécrétant du cortisol

– médicamenteux, en cas de surdosage

 

Les conséquences du syndrome de Cushing sont : 

  • Morphologiques : 

– faciès bouffi 

– amyotrophie : perte de volume des muscles des bras et des jambes

– adiposité nucale : répartition des graisses au niveau de la nuque (= « masse de bison »)

– adiposité abdominale : répartition des graisses au niveau abdominal

– modification de la qualité de la peau avec apparition de vergetures au niveau abdominal

apparition d’un faciès érythrosique (= très rouge) avec vasodilatation capillaire cutanée (= couperose)

  • Osseuses : 

– fragilité osseuse pouvant mener à des fractures

 tassements vertébraux 

chez l’enfant : retard statural important 

  • Métaboliques : 

apparition d’un diabète secondaire à l’hypercorticisme 

– hyperlipidémie : cholestérol avec ou sans hypertriglycéridémie (IIb ou IV)

protéolyse : risque osseux et musculaire

  • Cardiovasculaires : 

– risques d’hypertension artérielle ou HTA

– risques d’athérosclérose 

  • Psychologiques : 

– insomnies

– agitation

– décompensation psychiatrique 

  • Infectieuses : 

– risques d’infections à répétition 

– risques de réactivation d’infections 

  • L’arrêt de la corticothérapie 

L’apport de corticoïdes médicamenteux inhibe la production de stéroïdes naturels, ce qui entraîne une insuffisance surrénalienne.

L’arrêt de la thérapie devra donc être progressif par pallier.

NB : Le traitement entraîne une corticodépendance.